La route, justement, est en bon état et le Kangoo roule vaillamment, autour de 70. Le paysage de bord de mer cède la place aux rizières puis à un sol aride... Les kilomètres défilent, les villages se succèdent... Marovoay, Ambondromamy où on a un certain succès quand on s'arrête déjeuner. Trois vazahas, une malgache et un bébé qui descendent ensemble d'une voiture particulière pour s'attabler dans un hotely, çà ne doit pas arriver tous les jours... et c'est tout le village qui défile ! En effet peu de touristes s'aventurent vers le nord par la route, la plupart préfère l'avion qui relie directement Tana à Nosy Be... Mampikony, Boriziny, Port Bergé. De gros bourgs tranquilles, écrasés par le soleil... Un dimanche ordinaire... parties de foot, de boules -les Malgaches sont champions du monde de pétanque- de billard ou de baby installés à l'ombre des manguiers, baignade dans les rivières. On a décidé de rouler jusqu'à Antohihy -Antsoui- mais la nuit tombe rapidement. Il reste une centaine de kilomètres -plus d'une heure et demie- à faire dans l'obscurité complète... Rouler de nuit n'est pas dans les conditions de circulation les plus sûres à Madagascar... Il y a bien sûr et surtout tout ce qui peut surgir devant nous dans les phares, piétons, vélo, charrettes à zébus mais aussi quand même les risques liés à l'insécurité... Le silence s'installe dans la voiture. Plus de musique, on est tous très vigilant. Mais c'est sans encombre qu'on rallie Antsohihy. Premier hôtel complet, deuxième hôtel complet... La journée commence à être longue... Enfin, Chez Mamy nous propose ses deux bungalows tout neufs. Douche, moustiquaire... l'essentiel pour passer une bonne nuit !
Dîner -excellent, les camarons sont absolument re-mar-qua-bles ! sous la tonnelle et discussion pour décider de la suite... Plusieurs possibilités s'offrent à nous, toutes aussi tentantes les unes que les autres : continuer jusqu'à Diego, rallier Nosy Comba ou, plus aventureux, Analalava par la piste.
La troisième option est bien tentante. En résumé, une baie au bout du monde, une plage de sable blanc, un village de pêcheurs qui connut son heure de gloire comme station balnéaire du temps des colons et un hôtel les pieds dans l'eau dans une ancienne maison coloniale. Le tout accessible après plusieurs heures de piste ou de navigation sur la rivière Loza. Joint au téléphone, Bruno, le patron de l'hôtel nous propose son bungalow familial sur la plage mais nous met en garde... la piste n'est pas en bon état... les pluies ont fait de gros dégâts et plus de la moitié en sable mou... Et surtout, prévoir de partir de bonne heure... la température monte beaucoup et très vite. Allez, c'est décidé, on essaie ! Réveil à 4h.