vendredi 4 mai 2012

Antsirabé - Ambositra

Nous continuons notre périple sur la RN7. Prochaine étape, Ambositra -prononcer Ambouchtr'- "là où il y a beaucoup de boeufs", à une centaine de kilomètres.
La route est toujours en aussi bon état... et toujours aussi fréquentée ! Rizières en terrasses, champs de patates douces, de manioc, de haricots verts, de tomates, forêts d'eucalyptus. Maisons en pisé, en briques. Rouges et verts explosent sous le ciel toujours aussi bleu.
Arrêts café, photos et déjà la ville apparaît au delà des collines.

On prend nos quartiers au motel Violette à l'entrée de la ville. Une dizaine de petits bungalows joliment meublés -le nôtre en tous cas ! dans un parc luxuriant. De l'autre côté de la route, la terrasse du restaurant offre une vue somptueuse sur les rizières et sur les hauteurs de la ville. Il sera agréable d'y prendre le petit déjeuner !
Haingo nous propose d'aller déjeuner Chez l'Artisan dont la terrasse offre un autre joli point de vue sur la ville et les rizières en contre-bas. Proposition judicieuse pour la vue mais la terrasse est le point de rendez-vous de tous les vazahas de passage ! Il va falloir qu'on lui explique que ce genre de resto, pourquoi pas, mais pas systématiquement... mais on a bien déjeuné ! notre premier filet de zébu grillé ! Des années que j'en entends parler ! Donc, çà, c'est fait ! Restent les camarons gros comme des homards, les langoustes grillées...

Ensuite, petite balade en ville. Quel contraste entre la ville basse, traversée par la RN7, envahie par les étals du marché, à l'animation bon enfant et la ville haute, siège des administrations, avec ses rues tranquilles bordées de belles maisons aux balcons finement sculptés !

Ambositra est LA ville malgache du travail artisanal du bois... palissandre, bois de rose ou d'ébène. Souvent du travail de qualité, fruits du savoir-faire des villageois zafimaniry -prononcer zafimanir'- qui vivent dans les forêts entourant la ville. Statuettes, saladiers, boites, couverts, plateaux, pieds de lampes, coffres.... sculptés ou en marquetterie, il y a l'embarras du choix. Mais j'ai beau fouiller, demander... pas de planche à découper.... Parce qu'en fait, j'ai une commande spéciale ! Maryse m'a demandé de lui en rapporter une, pour remplacer la sienne qui vient de casser... Elle était pourtant sûre d'elle.... à Ambositra, tu vas trouver... ben non !

Ville haute, ville basse, la ville nous plaît bien mais on a aussi envie d'aller voir autour. Les collines environnantes doivent offrir une multitude de balades à la journée. On potasse nos guides, on va discuter dans les agences de "trek" et on se décide pour une marche vers l'ancien palais royal. Départ demain 8h.

L'après-midi est bien avancée mais on a vraiment envie de se dégourdir les jambes ! Haingo nous parle d'une grotte sacrée, à la sortie de la ville. Une heure aller-retour. Vendu !!
Un chemin qui monte tranquillement entre les eucalyptus, des gamins qui nous interpellent Bonjour vazaha! tu vas où ? En fait, c'est un chemin de croix qui nous conduit au sommet de la colline. Normal pour une grotte sacrée ! mais on ne s'attendait pas du tout à retrouver autant de monde, ni autant d'activité en haut ! Des gens sur des brancards, d'autres qui font chauffer des gamelles, des enfants qui jouent, et partout par petits groupes des femmes, des hommes, des enfants aussi installés dans des campements de fortune... Toute une vie semble s'être organisée sous les arbres...
Petit moment de flottement, jusqu'à ce qu'une dame vienne vers nous et nous demande si on cherche la grotte et nous propose de nous guider. En chemin, elle -on s'est présenté... elle s'appelle Nicole- nous dit que si la grotte est sacrée c'est parce qu'elle renferme une source miraculeuse -certains y ont retrouvé la vue- comme chez vous à Lourdes et que plusieurs fois par an, est organisé un grand rassemblement de plusieurs jours pour demander la guérison des malades. On est tombé en plein dedans... Puis, elle nous raconte qu'elle est là pour son fils qui est malade -on ne saura pas de quoi... avec sa fille, sa belle-fille et ses petits enfants. Au retour, Nicole nous présente tout le monde et feu roulant de questions... et d'où on vient en France ? et est-ce qu'on est malade ? et pourquoi on est venu là ? et à quel hôtel on est ? et combien de temps ? et quel âge tu as ? et combien tu as d'enfants ? et ils sont où ? et qu'est ce qu'ils font ? et si tu es pas malade, pourquoi tu es venu là ? Avec nos envies de randonneurs, on se sent un peu décalés... On redescend avec le sentiment d'être, l'espace de quelques instants, sortis de la carte postale...