lundi 7 mai 2012

Le parc de Ranomafana

Le parc de Ranomafana -Ranomafan'- s'étend sur plus de 40000 hectares, entre 600 et 1400 m d'altitude. Il rassemble une grande diversité d'espèces animales et végétales. Oiseaux, reptiles, batraciens, papillons, rongeurs, insectes à foison... Et évidemment, lémuriens ! Côté flore, plantes médicinales, palmiers, bambous, fruitiers, fougères arborescentes géantes, orchidées... Plusieurs circuits y sont organisés, de quelques heures à plusieurs jours avec bivouac. Notons quand même qu'il y pleut quasiment tout le temps et que le taux d'humidité fluctue entre 90 et 95%... Les Malgaches disent qu'à Ranomafana, il y a 2 saisons : celle des pluies et celle... où il pleut !

8 heures, on retrouve Rodin à l'entrée du parc et... il fait beau ! Au programme, découverte de la flore et de la faune dans la forêt tropicale dense et humide de moyenne altitude... Version courte : une demie journée.

Notre visite débute par un sentier aménagé qui descend vers la rivière Namorona. La traversée du pont est quelque peu aventureuse... il a été partiellement emporté lors de la dernière montée des eaux -actuellement une bonne quinzaine de mètres plus bas.

Dès le départ, nous sommes engloutis par une végétation luxuriante. Fougères arborescentes, palmiers, ficus, bambous and co dans lesquels viennent s'accrocher des orchidées... Les fougères arborescentes sont une survivance de la forêt primaire dans laquelle gambadaient les dinosaures. Tout çà plein d'une vie intense à côté de laquelle sans Rodin -très professionnel- nous serions allègrement passés .
Rodin connaît parfaitement la flore et la faune du parc et partage son savoir avec passion. Parce qu'il en a suivi le parcours d'agrément bien sûr-formation, assistant puis guide- mais surtout parce qu'il y a grandi. Chemin faisant, on se raconte un peu... Enfant, avant la création du parc, il y a passé des jours entiers à chasser avec son grand-père... A l'époque, Ranomafana, c'était le bout du monde où presque et n'intéressait personne. Il fallait en partir. Coïncidence, il a été élève -BTS d'électricité- dans le lycée de Tana où Pierre a fait le prof d'électronique. çà crée des liens ! Le poste qu'il a décroché ensuite au barrage de la GIRAMA -l'EDF malgache- lui permettait tout juste de vivoter, pas de faire vivre une famille. C'était l'époque où les chercheurs du monde entier commençaient à s'intéresser à Ranomafana... Pour gagner 3 sous, il faisait le porteur lors des expéditions. Sa bonne pratique du français, sa connaissance du milieu l'ont vite fait remarquer et une chercheuse l'a engagé comme assistant personnel puis lui a financé les études de guide qui se mettaient en place. Il reconnaît qu'il a eu beaucoup de chance mais aussi qu'il a beaucoup travaillé. Ici, les jeunes, parce qu'ils sont nés ici, ils croient que c'est facile de devenir guide. Mais, il n'y en pas un qui aille en classe régulièrement ni qui parle correctement le français. Encore moins l'anglais ou l'allemand... Il y a tout ce qui s'apprend sur le terrain, sur le tas, tous les jours... depuis qu'on est petit. Pas en jouant avec un téléphone... Et il faut aimer aller en classe... Les études de guide, c'est long, c'est compliqué. Il y a énormément à apprendre, dans des domaines très différents... même en photo ! Il y a des touristes qui arrivent sans savoir se servir de leur appareil, surtout dans ces conditions, où, si on maîtrise la macro, on se fait vraiment plaisir. Il faut pouvoir les aider !
C'est vrai que côté macro, il y a de quoi faire... mais nous, ce qu'on attend, c'est les lémuriens ! Direction les goyaviers donc, parce comme ils adorent les goyaves, c'est là qu'on a le maximum de chances de les trouver. Effectivement, on ne tarde pas à les entendre... les voir, dans des feuillages aussi denses, c'est plus compliqué... Mais patience... au bout d'un moment, on ne sait plus très bien qui regarde qui... mais, c'est nous qu'on a les appareils photos ! C'est vrai qu'ils sont étonnants avec leurs yeux si expressifs ! Mais attention ! il y en a un qui se met à faire pipi sur Pierre ! Façon de dire qu'on les dérange peut être ? Mais on est contents, on les a vus ! Et surtout, après celle d'Antonio, une autre belle rencontre, celle de Rodin !