vendredi 18 mai 2012

Mahajanga. J2

L'essentiel de la matinée va être consacrée à la préparation de la voiture pour notre expédition vers le nord. Patrick veut avoir une deuxième roue de secours. Celle qui lui avait été promise ne va évidemment pas sur la voiture et impossible d'en trouver sur place d'ici demain soir... il faut la faire venir de Tana. Haingo va s'en charger et nous l'envoyer par taxi-brousse mais il faut lui transférer l'argent. Et là, plongée dans la réalité des Malgaches. Très peu d'entre eux ont un compte bancaire dont les frais sont très élevés. La majorité des transactions se fait en liquide et le reste passe par... les opérateurs téléphoniques ! Ici, pas de forfaits. Chacun a une puce-voire plusieurs sur différents opérateurs- qu'il crédite au fur et à mesure de ses besoins. Il est même possible de transférer les unités entre portables... Un porte-monnaie électronique est lié à chaque puce. Donc, on crédite celui d'Haingo depuis le portable de Pierre -ils ont tous les deux une puce Telma, çà simplifie- qui va aussitôt recevoir un SMS et pourra retirer l'argent dans n'importe quel point Telma. Moyennant une commission quand même... Drôlement pratique et rapide quand même la banque low coast !... Mais pas croire que les banques ont abandonné le marché aux opérateurs... Elles sont derrière.

A midi, au menu, filet de zébu grillé. Direction donc le marché. Mais on commence par s'installer à l'ombre d'une terrasse. On est aussitôt assailli par toutes les marchandes ambulantes qui viennent nous proposer des mandarines, des avocats, des bananes... et les soubiques pour les emporter ! Les courses en direct sans bouger de sa chaise ! Mieux que sur Internet... De la vanille aussi que Patrick nous apprend à bien choisir. Pour la cuisine, les gousses doivent être longues, plus de 20 cms, larges, au moins 5mm, idéalement plus, noires, grasses et souples. Tout le reste n'est bon qu'à faire du sucre vanillé.. Et bien entendu, quel que soit l'usage, non fendues et dépourvues de moisissures. Elles sont généralement présentées en bottes d'environ 250g. Et là, se méfier et bien regarder... que toutes les gousses soient identiques. Pas des belles à l'extérieur et des toutes rabougries à l'intérieur... Patrick a repéré celles d'une des vendeuses. Elle et nous savons qu'elle a de la belle marchandise, elle n'est pas prête à la brader mais vendre d'un coup son stock de la matinée -2kgs, un pour Patrick, un pour nous- çà ne se dédaigne pas comme çà... et nous on a le temps... si ce n'est pas maintenant, ce sera plus tard... Finalement, après de longues négociations, on fait affaire pour 40 000 Ar (15€) le kilo -çà laisse rêveur sur les marges... 60% du prix annoncé... "raisonnable" selon Patrick.

Le filet de zébu maintenant ! Les étals sont propres mais évidemment, pas réfrigérés et à peine protégés des mouches... La viande est grossièrement coupée, les filets -entiers- d'un côté, les autres morceaux de l'autre. On choisit le nôtre : pas trop gros, pas trop gras. Retour maison maintenant et hop, découpé et au grill ! C'est vrai que c'est très bon ! tendre, fondant, goûteux sans être fort ! Un vrai régal à la hauteur de ce que j'ai entendu depuis des années...

Cet après-midi, "piste" répétition générale avant le grand départ ! Pour la voiture -Kangoo 4x4, voir comment, chargée, elle passe le sable, enchaîne les ornières... pour Patrick et Pierre, reprendre la main et... pour moi, séance "découverte". Direction , la plage d'Antsanitia -Antsanit'- à une vingtaine de kilomètres au nord. Plus d'une heure.... Les deux zoms s'amusent comme des fous et à l'arrivée sont contents d'eux et de la voiture ! Moi, pas mécontente quand même que çà s'arrête ! Mais, la plage qu'on découvre du haut de la dune me fait instantanément tout oublier ! Une vraie carte postale... Une baie immense. Sable blanc, bancs de sable, et mangrove d'un côté, mer turquoise de l'autre !! Et surtout : per-sonne !!!!!!!!!!! On va jouer à passer à travers les vagues un bon moment mais le soleil tape dur... Retour vers Mahajanga où on va asssiter à un coucher de soleil de première classe depuis la corniche.

Ce soir, c'est l'anniversaire d'Emilie ! Patrick a réservé une table à La Petite Cour, le meilleur restaurant de la ville. Déco impeccable et raffinée, service discret et efficace, cuisine de qualité. Les plats sont joliment présentés, les saveurs subtiles. On se régale !!!