mercredi 2 mai 2012

Tana-Antsirabé

Réveil matinal et petit déjeuner-briefing "Mada aujourd’hui" par Alain le Belge. Personnage haut en couleurs, ex patron de restos branchés des nuits bruxelloises mais qui semble revenu de tout… dans le registre "c’était mieux avant" et "tous pourris". On a hâte de voir arriver Haingo !



Avant de prendre la route d’Antsirabé, direction Tana pour signer le contrat qui va nous lier pendant 10 jours et effectuer le dépôt de garantie. Formel mais on apprécie. Plongée dans les embouteillages pour rallier la capitale… çà nous donne le temps de nous faire une première impression… Tana a quand même plus qu’une sale réputation… une des villes les plus polluées du monde, misère à tous les coins de rue, délinquance et criminalité en pleine explosion… Pierre est bluffé -qui en quelque sorte a fait un arrêt sur image il y a 30 ans, par la circulation- mais, pour moi, rien de bien différent de la plupart des grandes capitales ou métropoles que nous avons découvertes ces dernières années. On pourrait être dans les faubourgs de Colombo, de Dehli, de Madras, du Cap ou de bien des villes "moyennes" de Chine… Une succession ininterrompue de petits commerces divers et variés… fruits et légumes, vêtements, pièces automobiles, petite mécanique, réparations en tous genres, électro-ménager, canapés, lits et meubles directement sur le trottoir. Une foule de gens à pieds, des enfants qui vont à l’école, des bus bondés, une activité débordante, une circulation de folie qui s’écoule plutôt tranquillement… dans laquelle le jeu ne consiste pas à klaxonner plus fort que l’autre et où les règles de bases –priorité, rouler à droite, doubler à gauche ont l’air appliquées…


Régler les formalités, c’est bien mais quasi tout ce qu’on a retiré hier soir va partir dans la caution. Il faut donc qu’on change encore. Haingo a prévu et magistralement organisé les choses. Même pas besoin de quitter la voiture avec nos bagages à l’arrière. On est attendus et tout va se passer dans le 806, rideaux tirés quand même. Et à un taux plus intéressant que celui d’hier soir à l’aéroport !


Halte ravitaillement en eau au top des supermarchés locaux : Leaderprice puis, direction la route des vacances !! autrement dit THE RN7 ! Ici aussi, elle part plein sud depuis Tana pour descendre à travers les Hauts Plateaux jusqu’à la mer, à Tulear, 1000 kms plus loin.


Pour aujourd’hui, 170 seulement, jusqu’à Antsirabé. Très vite, on en prend plein les yeux ! Ciel bleu, terre rouge, maisons des villages à un étage en briques rouges elles aussi, rizières en terrasse à perte de vue… Nous sommes au coeur de l'Imerina, la région du peuple merina, qui est le grenier à riz de l'Océan Indien. Les Malgaches ont la préputation d'être les plus gros mangeurs de riz du monde !!


Au bout de quelques kilomètres, on aperçoit le palais que s’était fait construire l’ancien président Radsiraka… La circulation est toujours aussi dense… piétons en file quasi continue de deux côtés de la route, cyclistes, charrettes à zébus, poules, chiens… s’intercalent entre les voitures, les 4x4 –énormes-, les camions et les taxis-brousse. Sur les bas côtés, les villageois proposent des fruits et légumes et des produits d’artisanat : articles en sisal ou en raphia ici, instruments de musique plus loin ou encore jouets en bois. Encore un moment et nous voilà à Behenjy, la capitale ??? …. Du foie gras !!!! Arrêt dégustation… 3 tranches –plus que généreusement servies- de foie de canard aux raisins chacun, accompagnées d’un petit verre de vin blanc de Fianarantsoa, pas désagréable du tout ! pour le prix d’une –petite- pizza… çà c’est un début de vacances !!! Quelques kilomètres plus loin, c’est Ambatolampy centre de forge et de fonderie où sont fabriquées les batteries de cuisine en alu pour toute l’île. Visite d’un atelier. Bluffant ! Achat d’une mini marmite qui conviendra très bien pour les olives à l’apéritif !


Le soleil se couche de bonne heure et la nuit tombe déjà quand nous arrivons à Antsirabé. Petit tour de ville rapide avant de rejoindre l’hôtel. Chambre simple mais propre et confortable. Le temps de nous installer, de convenir de l’heure du dîner avec Haingo et on ne résiste pas à une petite exploration nocturne des environs ! La ville est quasiment plongée dans l’obscurité, l’éclairage public est très parcimonieux, mais l'activité est intense. Escortés par des tireurs de pousse-pousse, qui nous ont proposé leurs services à peine sortis de l'hôtel, on découvre la Place de l’Indépendance et la poste puis la gare, typiques de l’architecture française de la 3ème république importée par les colons. Dîner puis ??? débat sur RFI… bah oui…